Dune certaine manière, les maladies mentales touchent tout le monde. Nous connaissons tous probablement une personne qui a été atteinte dune maladie mentale à un certain moment. Pourtant, les maladies mentales suscitent quelquefois des attitudes blessantes qui alimentent la stigmatisation et la discrimination, et qui font en sorte quil est plus difficile de demander de laide.
Dix mythes courants
Voici dix mythes courants au sujet des maladies mentales.
Mythe no 1 : Les maladies mentales ne sont pas de vraies maladies.
Fait : Les mots utilisés pour décrire les maladies mentales ont beaucoup changé au fil du temps. Ce qui na pas changé, cest le fait que les maladies mentales ne sont pas des hauts et des bas réguliers de la vie. Elles créent de la détresse, ne disparaissent pas delles-mêmes et sont de véritables problèmes de santé qui se traitent avec efficacité. Lorsque quelquun se casse un bras, on ne sattendrait pas à ce quil « prenne sur lui ». On ne le blâmerait pas davoir besoin dun plâtre, dune écharpe ou dun autre type daide dans sa vie quotidienne pendant son rétablissement.
Mythe no 2 : Les maladies mentales ne me toucheront jamais.
Fait : Nous serons tous touchés par les maladies mentales. La recherche estime quau moins un Canadien ou une Canadienne sur cinq aura une maladie mentale au cours de sa vie. Peut-être ne serez-vous pas atteint vous-même, mais il est très probable quun membre de votre famille, une connaissance, un collègue ou une collègue le sera.
Mythe no 3 : Les maladies mentales ne sont quun prétexte à un comportement répréhensible.
Fait : Il est vrai que certaines personnes atteintes de maladies mentales peuvent agir dune manière inattendue ou paraissant étrange. Il faut se rappeler que la maladie est à lorigine de ces comportements, et non pas la personne. Personne ne choisit dêtre atteint dune maladie mentale. Les personnes dont le comportement change en raison dune maladie mentale peuvent se sentir terriblement gênées ou avoir honte en présence dautres personnes. Il est vrai également que les personnes ayant des antécédents de maladie mentale sont comme tout le monde : elles peuvent faire de mauvais choix ou un geste inattendu pour des raisons indépendantes des symptômes de leur maladie.
Mythe no 4 : Les mauvaises habiletés parentales causent des maladies mentales.
Fait : Aucun facteur à lui seul ne peut causer de maladies mentales. Les maladies mentales sont des conditions complexes qui découlent dune combinaison de génétique, de biologie, denvironnement et dexpériences de vie. Les membres de la famille et les proches jouent un rôle important, en matière de soutien et de rétablissement.
Mythe no 5 : Les personnes atteintes de maladies mentales sont violentes et dangereuses.
Fait : Certaines personnes essaient de prédire la violence, pour savoir ce quil faut éviter. Cependant, les causes de la violence sont complexes. La recherche reconnaît que les maladies mentales ne sont pas prédictives de la violence. En réalité, si on examine les maladies mentales en soi, les personnes qui en sont atteintes ne sont pas plus violentes que celles qui ne le sont pas. Cependant, le fait que des personnes soient exclues dune communauté est lié à la violence. Et les personnes atteintes de maladies mentales se trouvent souvent parmi celles qui sont exclues. Il est également important de souligner que ces personnes sont beaucoup plus susceptibles dêtre victimes de violence que dêtre violentes.
Mythe no 6 : Les gens ne se rétablissent pas dune maladie mentale.
Fait : Les gens peuvent se rétablir dune maladie mentale et sen rétablissent. Aujourdhui, il existe de nombreux types différents de traitements, de services et de soutiens qui peuvent aider. Personne ne devrait sattendre à se sentir mal pour toujours. De fait, les personnes atteintes de maladies mentales peuvent mener et mènent des vies productives et engagées. Elles travaillent, sont bénévoles ou font bénéficier leur communauté de leurs compétences et de leurs aptitudes uniques. Même en cas de maladies mentales qui durent longtemps, elles peuvent apprendre à gérer leurs symptômes afin de retourner à leurs objectifs. Si une personne continue à relever de nombreux défis, cela indique peut-être quil lui faut de laide ou une approche différente.
Mythe no 7 : Les personnes atteintes de maladies mentales sont faibles et ne peuvent pas gérer le stress.
Fait : Le stress a une incidence sur le bien-être, mais cela est vrai pour tout le monde. Les personnes atteintes de maladies mentales pourraient en fait mieux gérer le stress que les autres. Beaucoup acquièrent des compétences comme la gestion du stress et la résolution de problèmes qui leur permettent de faire face au stress avant quil nuise à leur bien-être. Prendre soin de soi-même et demander de laide quand on en a besoin sont des signes de force, et non de faiblesse.
Mythe no 8 : Les personnes atteintes de maladies mentales ne peuvent pas travailler.
Fait : Que vous en ayez conscience ou non, les lieux de travail regorgent de personnes atteintes de maladies mentales. Ces maladies ne les rendent pas incapables de travailler. Certaines personnes bénéficient de modifications au travail pour réaliser leurs objectifs, mais plusieurs travaillent en recevant peu de soutien de leur employeur. La plupart des personnes atteintes de maladies mentales graves veulent travailler, mais se heurtent à des obstacles systémiques pour trouver et conserver un emploi enrichissant.
Mythe no 9 : Les enfants ne peuvent pas avoir de maladie mentale comme la dépression. Ce sont des problèmes dadultes.
Fait : Même les enfants peuvent être atteints de maladies mentales. En réalité, beaucoup de maladies mentales se manifestent dabord durant la jeunesse. Chez les enfants, elles peuvent sembler différentes de celles des adultes, mais elles sont une préoccupation bien réelle. Elles peuvent influencer la façon dont les jeunes acquièrent et développent des compétences, ce qui peut entraîner des défis à lavenir. Malheureusement, de nombreux enfants ne reçoivent pas laide dont ils ont besoin.
Mythe no 10 : Tout le monde est déprimé en vieillissant. Cela fait seulement partie du processus de vieillissement.
Fait : La dépression nest jamais une partie inévitable du vieillissement. Les personnes âgées peuvent courir un risque plus élevé de dépression à cause des nombreux changements de rôles et de réseaux sociaux quelles vivent. Si une personne âgée fait une dépression, elle a besoin du même soutien que nimporte qui dautre. Ces mythes, et de nombreux autres, excluent les personnes atteintes de maladies mentales de notre communauté et créent des obstacles à leur bien-être. Si nous voulons réduire lincidence des maladies mentales dans nos communautés, nous devons connaître les faits et commencer par revoir nos propres suppositions et comportements.
Qu’est-ce que je peux faire?
Il faut du temps pour changer ses attitudes et ses comportements. On pourrait avoir limpression quune personne ne peut pas changer les choses. En fait, nous pouvons tous y contribuer, par des gestes modestes. Premièrement, nous pouvons tous réévaluer la provenance de nos renseignements. Les reportages, les émissions de télévision et les autres médias ne dressent pas nécessairement un portrait complet des maladies mentales. Il sagit habituellement de cas sensationnels ou ahurissants, parce que cest ce qui fait vendre, mais cela ne représente pas nécessairement les expériences de la plupart des gens. Une réflexion critique sur la provenance de nos renseignements peut nous aider à distinguer les cas sensationnels des points de vue équilibrés. Deuxièmement, nous pouvons tous soutenir les lois et les pratiques qui mettent un terme à la discrimination envers les personnes atteintes de maladies mentales et promouvoir linclusion dans nos communautés. Troisièmement, nous pouvons tous passer du temps avec des personnes atteintes de maladies mentales, pour partager et apprendre les uns des autres. Pour que cette méthode soit optimale, tout le monde doit être sur un pied dégalité. Le bénévolat pour un organisme communautaire est une excellente façon détablir des relations avec dautres personnes.
Besoin d’aide supplémentaire?
Pour en savoir plus sur les services daide et les ressources disponibles dans votre région, communiquez avec un organisme communautaire comme lAssociation canadienne pour la santé mentale (ACSM). Fondée en 1918, lAssociation canadienne pour la santé mentale (ACSM) est un organisme de charité national qui contribue à maintenir et à améliorer la santé mentale des Canadiens et Canadiennes. Ce chef de file et défenseur de la santé mentale à léchelle nationale aide les gens à obtenir les ressources communautaires dont ils ont besoin pour favoriser la résilience et soutenir le rétablissement des personnes ayant une maladie mentale.